Les États-Unis et tous les pays de la planète vont ressentir les effets des échecs du système financier américain pendant des années. Le monde d’après sera différent de celui d’avant. Joseph E. Stiglitz
Au terme de l’année 2011, le portrait de l’économie n’a rien de très enthousiasmant avec la perte de plus de 44 000 emplois dans le secteur canadien de la fabrication. Au Québec, ce sont 13 200 emplois qui auront été perdus dans ce même secteur; portant à 162 500 le nombre d’emploi perdus depuis 2002. Toutefois, en prenant un peu de recul et en jetant un regard sur l’ensemble de la situation économique, il nous est possible de dire que 2011 a été malgré tout une bonne année. Ainsi, malgré les pertes d’emplois des derniers mois, au total, le nombre d’emplois était en hausse de 38 500 au Québec et au Canada par rapport à 2010 et le taux de chômage annuel a reculé de 8 % à 7,8 %. Bien entendu, la situation chaotique de l’économie européenne rend la majorité des investisseurs hésitants devant l’insolvabilité potentielle de pays dit développés. Plus près de nous, même si l’économie de nos voisins semble vouloir donner des signes encourageants avec 244 000 emplois créés en janvier 2012 et une baisse du chômage de 0,2 %, la machine américaine est loin d’avoir repris sa vitesse de croisière. Ceci dit, bien que les États-Unis sont et demeureront notre plus important partenaire, il faut nuancer les signaux. En effet, avec un dollar canadien qui demeurera fort et le danger bien réel d’un dérapage protectionniste des autorités publiques américaines, les entreprises du Québec seront plus que jamais appelées à diversifier leurs marchés d’exportation.
Par contre, malgré la timidité voire l’absence d’une réelle reprise de l’activité économique, le chiffre d’affaires des plus importantes entreprises manufacturières de la région d’Acton est demeuré stable à plus de 350 M $. De même, et c’est là une excellente nouvelle, nous constatons l’ajout d’une soixantaine emplois au bilan de l’année; la plus importante hausse depuis plus de dix ans. Toutefois, et c’est le reflet de l’état de l’économie mondiale, nos entreprises ont investi à peine 10,5 M $, tout près du seuil historique de 10,1 M $ de 2001 et loin de notre moyenne des dernières années de 15 M $. Ceci-dit, nous sommes convaincus qu’il s’agit là d’une situation conjoncturelle et que l’investissement sera au rendez-vous dès 2012.
C’est pourquoi, pour le court et le moyen termes, nous demeurons plutôt positifs. Certes les statistiques de l’année 2011 n’ont rien de spectaculaires, au contraire. Cependant, chaque jour nous avons le privilège de côtoyer des entrepreneurs et des salariés courageux qui font le choix de se battre pour leurs emplois, pour leurs commerces ou leurs usines. Ainsi, soulignons qu’après avoir annoncé plusieurs dizaines de mises à pied, les gestionnaires et employés de chez Airboss ont réussi un coup de maître en obtenant de la maison-mère des investissements stratégiques qui viennent consolider les 200 emplois existants et favoriser le développement de l’entreprise à Acton Vale.
Parmi les autres événements socio-économiques de l’année, notons la restructuration des Productions artistiques de la région d’Acton (PARA), le développement de nouveaux services chez Ressources-Femmes et la mise en ligne de la collection du Musée St-Éphrem d’Upton. Du côté des PME, mentionnons les investissements majeurs chez Miss. Arachew, les rachats de Plante international par l’entreprise ontarienne Life Science Nutritionals et d’Imprimerie Acton par Lettrage Sercost.
Et parce que la patience et l’acharnement finissent toujours par rapporter, deux autres événements sont venus couronner cette année 2011, soit l’implantation à Acton Vale d’un second site de formation de la Commission scolaire de St-Hyacinthe (CSSH) via l’École Professionnelle de St-Hyacinthe (EPSH), ce site offrira un DEP en « Fabrication de structures métalliques et de métaux ouvrés ». Également l’implantation de l’entreprise Fibres Serden dans l’ancienne usine Transcam. Pour le CLD, ces deux dossiers représentent l’aboutissement de plusieurs années de travail.
Forts de ces excellentes nouvelles, nous abordons 2012 avec optimisme. Plusieurs projets de démarrage, de nouveaux produits et de nouveaux investissements flottent dans l’air. Nous devons continuer d’appuyer autant que possible nos promoteurs afin de concrétiser ces projets. Ceci-dit, nous sommes conscients que ceux-ci feront face à plusieurs défis de taille dont le premier et le plus élémentaire demeure la pérennité. Derrière ce défi se cache plusieurs enjeux tels que les ressources humaines, le financement et la commercialisation.
Ainsi, encore cette année, les entrepreneurs, gestionnaires et salariés de la région devront faire des sacrifices tout en demeurant créatifs et ouverts aux changements. De son côté, le CLD concentrera ses énergies sur quatre axes déterminés et adoptés par la MRC d’Acton soit le ciblage de projets porteurs, l’amélioration du service à la clientèle, la promotion de la région et la valorisation du travail du CLD.